Vingt-quatre heures après l’impressionnant incendie du squat géant de l’avenue de Muret, on pouvait observer des scènes de chaos hier après-midi au sein de l’immeuble. “Ça a été l’anarchie complète, décrit Dahlia, une jeune squatteuse. Ça devait pas se passer comme ça”.
Massés devant l’entrée fermée du squat, ses anciens habitants ont insisté, ce mercredi, pour pouvoir entrer. Sous leur force, la grille a cédé et la course contre la montre a débuté. D’étages en étages, d’appartements en appartements, dans l’odeur âcre laissée par l’incendie, une nuée de personnes a commencé à faire des allers et retours. Réfrigérateurs sur la tête, fours micro-ondes sous le bras, sacs à la main, les sinistrés se sont attachés à tout récupérer.
Mais certains ont profité de la confusion pour piller les plus faibles. « C’est pas leur appartement, j’en étais sûre. Ils l’ont volée ». Dans son petit appartement, une Tchétchène âgée est désemparée. Elle s’est fait voler. Une pile d’électroménagers devant lui, un homme négocie déjà la revente… à deux pas de la police venue pour sécuriser.
Pour Aboubakar, le constat est encore plus amer. Cet habitant du troisième a tout perdu. “Mes papiers ont brûlé. Je n’ai plus rien. J’avais rendez-vous à la Préfecture le 20 mars. Je me retrouve sans papiers”, panique le jeune homme originaire d’Afrique subsaharienne.
Les habitants du squat manifestaient en novembre dernier :