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L’essayiste Gabrielle Cluzel fait l’éloge de la petite bourgeoisie enracinée et bien élevée. Sans nostalgie et avec humour, elle s’inquiète de la disparition progressive de la civilité d’antan. Elle vient de publier « Enracinés ! »

C’est une catégorie sociologique que l’on ne trouve pas encore dans les manuels: dans ce livre, vous faites l’éloge de la «bourgeoisie blanquette de veau». Qui est-elle?

[…] C’est Emmanuel Macron qui l’a inventée lors de sa campagne électorale, à propos de l’ouverture des magasins le dimanche: il a raillé la «blanquette de veau en famille» des «petits bourgeois», «des immobiles». […]

C’était un maillage fort qui unifiait, un référentiel commun, hérité des valeurs chrétiennes: la politesse, les «bonnes manières» sont enfants de la charité. La rigueur, la ponctualité, l’amour du travail bien fait, le sens du devoir, sont une déclinaison profane des règles bénédictines. […]

L’affaiblissement de la famille a joué aussi un grand rôle dans cet effacement d’une part de l’âme française?

On a piétiné la famille parce qu’elle est le premier enracinement, le premier moule qui s’impose à vous et vous oblige. Elle est un lieu aux valeurs réputées détestables: lieu d’autorité, entre parents et enfants. Lieu d’identité, de traditions communes. Lieu de transmission, d’un patrimoine génétique, matériel, culturel. Lieu – osons le mot provocateur – d’exclusion: chacun préfère, c’est une évidence, ses enfants à ceux des autres. […]

Le Figaro

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