Pour admettre l’existence d’un sentiment de déconnexion entre le «peuple» et les «élites», le président a revisité, mardi, l’opposition du monarchiste.
À l’Élysée, il arrive que la «pensée complexe» du président se livre avec maladresse à des oppositions simples. Devant les députés de la majorité, réunis mardi dans le palais présidentiel, Emmanuel Macron a admis l’existence, dans l’opinion, d’un sentiment de déconnexion entre les citoyens et les élites du pays. Pour appuyer sa démonstration, il a repris, en la revisitant, la distinction entre «pays légal» et «pays réel», développée par l’intellectuel nationaliste Charles Maurras (1868-1952).
«Le problème qu’on a, politiquement, c’est qu’on a pu donner le sentiment à nos concitoyens qu’il y avait un pays légal et un pays réel. Et que nous on savait s’occuper du pays légal – moi le premier -, et que le pays réel ne bougeait pas», a expliqué le chef de l’État, selon des propos rapportés par Le Monde et confirmés au Figaro. «Sur le sujet de la sécurité, en premier chef, il faut faire bouger le pays réel», a-t-il appuyé, convaincu que «l’insécurité, c’est le sentiment d’insécurité».