Longtemps, l’Union européenne a eu une foi aveugle en ses partenaires. Une confiance que l’industrie a payée au prix fort, notamment face au dumping chinois. Un nouveau shérif sera bientôt au coeur de la machine bruxelloise. Plus exactement, un “chief enforcement officer” ce que l’on pourrait traduire par “procureur commercial européen” . Sa mission : s’assurer que les pays partenaires des Vingt-Sept respectent bien leurs engagements en matière de libre-échange. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ce poste n’existait pas jusqu’alors.
Une nouvelle charge qui illustre le changement de paradigme bruxellois. L’Europe a enfin compris qu’elle devait resserrer les rangs et sortir de sa confiance aveugle, en affirmant sa souveraineté commerciale et industrielle dans un monde toujours plus hostile. D’un côté la Chine, devenue un sérieux concurrent dans le secteur manufacturier, avec des produits à bas coûts et une puissance financière qui lui a permis de s’offrir quelques-uns de nos plus beaux fleurons… De l’autre, un allié américain qui se comporte de plus en plus en rival, et semble prêt à sacrifier le multilatéralisme sur l’autel de ses ambitions personnelles. Le tout à un moment où les bouleversements technologiques (5G, intelligence artificielle, voiture électrique…) menacent l’Europe de déclassement.