Le tribunal compiégnois est la juridiction où la durée des peines a le plus augmenté ces dernières années. Entre 2016 et 2019, le quantum moyen est en effet passé de 4,31 mois à 8,42 mois. Soit une hausse de 95 % de la durée des condamnations prononcées. Si le tribunal de Compiègne a donc allongé ses peines, il ordonne aussi plus souvent le placement en détention. En 2016, 267 peines fermes avaient été prononcées, contre 351 en 2019. Au total, le volume d’années d’emprisonnement ferme cumulé est ainsi passé de 96 ans à 246 ans entre 2016 et aujourd’hui (+ 157 %).
(…) Comment cette sévérité assumée et revendiquée par le parquet se traduit-elle sur le terrain ? « Pas d’effet de causalité, élude la procureure de la République. J’ai toujours autant de trafics. Car le risque pénal et carcéral est parfaitement assumé par les trafiquants. »
(…) Des policiers qui voient d’un bon œil cette sévérité affichée par le tribunal. L’ambiance au sein des services de police s’est améliorée. Avec une telle politique, où les interpellations sont suivies d’effet, on a des policiers plus motivés, qui ne lâchent rien.