La situation à New Delhi, la capitale de l’Inde, se dégradait d’heure en heure, mercredi 26 février, et faisait craindre le pire. Les manifestations contre une loi sur la nationalité discriminatoire à l’égard des musulmans ont dégénéré en un conflit intercommunautaire – orchestré, semble-t-il, par les nationalistes hindous. Depuis trois jours, les quartiers denses où vivent une majorité de musulmans, au nord-est de la capitale, sont le théâtre d’une extrême violence.
Des hordes d’émeutiers casqués, armés de bâtons, de pierres, de sabres ou de pistolets, portant des drapeaux safran – la couleur des nationalistes hindous – ont pris d’assaut cette zone. Des véhicules, des échoppes, ainsi que des maisons appartenant à des musulmans, ont été incendiés sous les yeux d’une police totalement passive. Le bilan provisoire s’élevait, mercredi 26 février au matin, à 20 morts et plus de 250 blessés. Les écoles ont été fermées.