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Spécialiste des coronavirus, Bruno Canard, directeur de recherche au CNRS au laboratoire architecture et fonction des macromolécules biologiques (Centre national de la recherche scientifique – Aix-Marseille université), préconise le retour de grands programmes de recherche européens pour mieux anticiper l’émergence de ces agents pathogènes. Et évoque les spécificités du SARS-CoV-2.

Comment avez-vous été amené à vous intéresser aux coronavirus ?

En 2002, notre jeune équipe venait de se former. Nous travaillions alors sur la dengue, ce qui m’a valu d’être invité à une conférence où il a été question des coronavirus, une grande famille de virus que je ne connaissais pas. C’est à ce moment qu’a émergé l’épidémie de SRAS [syndrome respiratoire aigu sévère], et la recherche est partie sur les chapeaux de roues. Depuis cette époque, nous avons continué à travailler sur les coronavirus en général.

C’est à ce moment-là qu’ils sont vraiment apparus comme une menace pandémique ?

Effectivement, avant l’émergence du SARS-CoV, en 2003, il n’y avait que des pathogènes très bénins, mais qui avaient un intérêt vétérinaire. Une seule unité en France travaillait sur la question, celle d’Hubert Laude, de l’INRA [Institut national de la recherche agronomique]. C’était un laboratoire de référence, mais il a plutôt été invité à travailler sur d’autres thématiques car le coronavirus n’était pas très à la mode. […]

Le Monde

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