“Non-stop”, “structurée” et “beaucoup moins risquée” que celle des stupéfiants: la vente de cigarettes de contrebande, établie surtout au nord de Paris et sa proche banlieue, est une activité prospère pour les trafiquants, enhardis par les hausses du prix du tabac.
“Quatre euros !”, “Cinq euros !”, répètent une rangée d’hommes, paquets de cigarettes bien visibles, sur une place fréquentée de Saint-Denis en plein après-midi. Dans cette ville défavorisée de quelque 111.000 habitants en Seine-Saint-Denis, l’un des hauts lieux de vente à la sauvette, ces petites mains alpaguent le chaland sans se cacher. Si elles ne lambinent pas, elles écouleront leur maigre stock avant l’arrivée de la police, dont la présence suffit à les faire détaler. Les transactions s’opèrent également en “drive-in”: l’automobiliste n’a même pas besoin de sortir de son véhicule pour récupérer ses achats.
Les “boîtes” (“cartons” de cartouches, dans le jargon) de contrebande proviennent d’Europe de l’Est ou du Maghreb. La bonne marchandise s’écoule jusqu’à six euros le paquet: “à quatre euros, c’est du foin, un truc dégueulasse”, tranche cette source. […]