Le plus symptomatique c’est l’absence de militants, le très faible taux d’électeurs pour les élections nationales et l’absence totale de candidats aux municipales dans les villes les plus denses, les plus peuplées qui jouxtent Paris : Montreuil, Bagnolet, Saint-Ouen, Pantin et quelques autres. (Ces villes) ont pourtant souvent plus de 50% de logements sociaux, ce sont des villes ethniquement mélangées, et c’est là que le Rassemblement National fait le plus faible score en France. (…)
Le mélange, la variété sociologique et ethnique, l’hybridation, la mixité réelle et équilibrée, eh bien, ça marche : la peur de l’autre s’y estompe.
Il ne faut pas être angélique : dans ces communes, il y a des trafics, plus de violences qu’au cœur d’autres grandes villes, comme dans tous les quartiers populaires des “villes monde”.
Mais il s’y regroupe plusieurs centaines de milliers de personnes, la mixité scolaire y est importante et fait ses preuves.
La gentrification, ce phénomène qui pousse les classes moyennes et supérieures vers les quartiers populaires y est relativement contenue grâce au parc de logement sociaux incompressible.
La vie y est certainement moins paisible que dans les autres ghettos de l’ouest parisien cossus, ethniquement monochromes et socialement uniformes, mais au moins, elle est facteur d’intégration et donc relativement hermétique au vote de rejet.
L’absence de greffe du rassemblement national dans ces villes peut être perçue comme une preuve, presque de laboratoire, de l’invalidité des thèses de l’extrême droite sur la fatalité explosive d’une société de diversité d’origines.