Grèce – Barrages filtrants, routes coupées, voitures vandalisées, intimidations d’automobilistes… Des groupes d’habitants avaient créé un climat de peur sur l’île.
Deux habitants de Lesbos ont été condamnés à trois mois de prison avec sursis, vendredi 6 mars au tribunal de Mytilène, au cours du premier procès sur les violences commises ce week-end après un nouvel afflux de migrants.
Dans un contexte déjà particulièrement tendu ces dernières semaines, où les habitants de l’île s’opposent à la construction de nouveaux camps de rétention sur leurs îles, les nouvelles arrivées de canots chargés de migrants avaient suscité une explosion de colère à l’encontre des travailleurs humanitaires et des journalistes en particulier. «Je vais continuer de défendre ma patrie en tant que Grec. La plupart des ONG ici fonctionnent comme des espions. Ces gangsters doivent partir de l’île», a déclaré l’un d’eux, Konstantinos Alvanopoulos, à l’AFP. «On ne comptait pas menacer la vie de qui que ce soit», a-t-il assuré, après sa condamnation.
(…) La plaignante, une figure emblématique de l’aide humanitaire à Lesbos, a accepté les excuses publiques des deux prévenus devant le tribunal. «Le but est d’ouvrir une procédure judiciaire plus large», a expliqué Efi Latsoudi, à l’AFP. Elle a porté plainte contre les deux prévenus pour «menaces» sur les réseaux sociaux.