Athènes nie les révélations du « New York Times » sur l’existence à la frontière gréco-turque d’un centre secret de détention de migrants, avant leur renvoi en Turquie.
« Six hommes portaient des uniformes bleus, mais vingt autres avaient le visage couvert. (…) Ils ne nous ont pas emmenés dans un commissariat, nous étions cachés de 11 heures à 19 heures dans un lieu inconnu. (…) A la nuit tombée, ils nous ont mis dans un van et nous ont transportés jusqu’à la rivière. Ils ont pris nos vêtements, (…) et nous ont renvoyés en Turquie sur des bateaux qu’ils pilotaient eux-mêmes », confie A. K., un Syrien de 29 ans, aux ONG grecques Arsis, HumanRights360 et le Greek Council for Refugee.
En décembre 2018, ces associations de défense des droits des migrants ont publié un rapport avec 39 témoignages de personnes affirmant avoir été refoulées violemment par les autorités grecques vers la Turquie. Selon Maria Paraskevas, expert juridique pour HumanRights360 :
« C’est un secret de polichinelle que des centres informels existent dans l’Evros pour expulser rapidement les migrants vers la Turquie. Les témoignages que nous avons rassemblés montrent, dans une grande majorité des cas, que les réfugiés ont été détenus dans des caves, des fermes, des lieux qui n’étaient pas des centres de détention. Ils n’avaient pas accès à des avocats, étaient laissés sans nourriture pendant des heures… »