L’épidémie de coronavirus va révéler “ce que l’humanité a de plus beau et aussi ce qu’elle a de plus sombre“, soulignait récemment Edouard Philippe. Force est de constater que l’adage s’adapte tout à fait à la criminalité en France. Alors que les autorités constatent une baisse du nombre global de gardes à vue, notamment en matière de trafic de stupéfiants ou de cambriolages, elles assistent à l’émergence d’une nouvelle “criminalité d’opportunité” liée à la crise sanitaire.
[…] Après avoir connu un pic de consommation avant l’annonce officielle du confinement, le trafic de drogue est en chute libre depuis lundi dernier. Tandis que les consommateurs ne peuvent plus sortir de chez eux, les chaînes de ravitaillement ont été bloquées par le rétablissement des contrôles aux frontières dans la plupart des pays européens. […] “Sur le plan international, les trafics de drogue ne faiblissent pas car les zones de production tout comme les vecteurs d’acheminement restent actifs“, nuance toutefois le directeur central de la police judiciaire. […]“S’il y a moins de délinquance sur la voie publique, il peut y avoir une délinquance d’opportunité. Nous avons des affaires de trafic de masques et de gel hydroalcoolique dans des pharmacies, des parapharmacies“, déclare Rémy Heitz, le procureur de Paris. […]
Jérôme Bonet craint surtout un “effet boomerang” à la fin du confinement. Lorsque les Français profiteront des beaux jours à l’air libre et que le trafic de stupéfiant, les délits routiers ou les cambriolages pourront reprendre de plus belle.