“Hitler a massacré 3 millions de Juifs, nous avons 3 millions de toxicomanes. Je serai heureux de les liquider.” Lorsqu’en 2016, le nouveau président philippin Rodrigo Duterte lance une campagne extrême contre le trafic de drogue, il s’adresse d’abord à la police : “Tuez-les. Je vous couvrirai.” Cette garantie d’impunité au sommet de l’État donne lieu à une vague d’exécutions sommaires (sur les 5 000 à 7 000 assassinats estimés, 1 000 sont officiellement attribués à la police), tandis que 160 000 personnes sont jetées dans des prisons surpeuplées. De mystérieux escadrons de la mort auraient accompli la majorité des meurtres. Cette ultraviolence, qui cible autant les dealers que les usagers, décime les bidonvilles de Manille. Mais quand, en 2017, l’assassinat d’un lycéen de Caloocan, l’un de ces quartiers miséreux, déclenche une protestation massive, Duterte intime l’ordre de limiter l’usage des armes et limoge toute la police locale. La mort, pourtant, continue de frapper à bout portant.
https://www.youtube.com/watch?v=kVQnxP9iUFA