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Il y a en ce moment une détestable petite musique qui laisse entendre que, par désinvolture ou défi, les quartiers populaires respecteraient moins les consignes de confinement.

Le cas de la Seine-Saint-Denis, département emblématique des “quartiers à problèmes”, est mis en avant. Et bien il se trouve que lors de la réunion (par Skype) entre le préfet et les principaux élus de ce département, mardi, tous ont souligné qu’à part quelques incidents au début, et une compréhension plus tardive des gestes barrières (notamment par la partie de la population qui maîtrise mal le français), en réalité le confinement était –à ce jour- plutôt bien respecté.

Mais il est forcément moins efficace dans les quartiers où l’habitat est souvent insalubre, vétuste ou composé de grandes barres peuplées d’habitants à la moyenne d’âge très jeune. L’inquiétude n’est donc pas tant sur l’acceptation des mesures que sur la capacité des habitants à tenir plusieurs semaines dans des conditions de promiscuité. Elus et travailleurs sociaux craignent des troubles intrafamiliaux ou dans les immeubles.

Si les rues sont aussi désertes qu’ailleurs, les halls d’immeubles sont parfois occupés par des jeunes qui ne tiennent pas en place. Les verbalisations valent aussi pour les halls d’immeubles. Et il y en a eu ces derniers jours.

En revanche, bonne nouvelle, le deal disparait… faute de fournisseurs et de clients.

Dans ce contexte, le débat sur le couvre-feu passe mal
Oui, les principaux élus n’en veulent pas. Le préfet s’y refuse aussi. D’abord le couvre-feu requerrait un effectif de police démesuré d’autant que, contrairement à ce que l’on croit souvent, ce département (en policiers aussi) est sous doté. Surtout l’idée du couvre-feu signifie que la première chose à laquelle on pense pour les quartiers populaires c’est au maintien de l’ordre et non pas au sort peu enviable des confinés en logements sociaux des cités, en habitats insalubres ou en foyers divers, de travailleurs étrangers ou de l’aide sociale à l’enfance.

France Inter

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