Fdesouche

Stéphane Velut, chef du service de neurochirurgie du CHU de Tours et auteur de « l’Hôpital, une nouvelle industrie » et « Echec au roi » (dans la collection Tracts de Gallimard), assure que les technocrates à la tête de l’Etat ont appliqué des réformes comptables sans en mesurer les conséquences sur la capacité d’accueil des malades. Il lance un cri d’alarme pour sauver l’hôpital public et pointe les responsabilités.

Emmanuel Macron a annoncé le 25 mars un « plan massif d’investissement » pour l’hôpital public après la crise du coronavirus. Qu’en pensez-vous ?

C’est un soulagement pour le corps soignant. Cela permettra de pallier rapidement les carences dont souffre l’hôpital, du moins je l’espère. Mais les fonds ne suffiront pas. Il ne faut pas confondre les fonds et le fond. Une réforme de fond s’impose. J’ai tenté d’en tracer les grandes lignes dans mon dernier livre. Elles sont peut-être discutables, mais la réforme ne pourra pas être pensée sans nous. Et en tout état de cause, seul le courage politique parviendra à sauver ce qu’Emmanuel Macron lui-même a nommé, dans son allocution du 12 mars, « un bien qui devait être placé en dehors des lois du marché ».

Ceci dit, si je suis un peu soulagé, je suis aussi accablé. Faut-il que la maison brûle pour qu’enfin on agisse ? Savez-vous qu’en 2017, l’OCDE affichait que la rémunération moyenne des infirmiers et des infirmières en France était la plus faible de ses Etats membres, deux fois inférieure au Chili par exemple ? Il faut cette crise pour qu’un gouvernement s’en émeuve. […]

Nouvel Obs

Fdesouche sur les réseaux sociaux