Pourtant voisin de l’Espagne, deuxième pays le plus touché par le coronavirus dans le monde, le Portugal est encore relativement épargné par la pandémie de Covid-19, avec 119 morts et quelque 6.000 cas enregistrés dans le pays. Un constat étonnant qui a plusieurs explications selon les experts. Parmi celles-ci, la fermeture de la frontière avec l’Espagne.
Le gouvernement portugais du Premier ministre Antonio Costa a décrété l’état d’urgence le 19 mars dernier, une première depuis le rétablissement de la démocratie en 1974. Le gouvernement portugais du Premier ministre Antonio Costa a décrété l’état d’urgence le 19 mars dernier, une première depuis le rétablissement de la démocratie en 1974. […]
Mais pourquoi Lisbonne a-t-elle fait des choix forts si tôt ? La proximité géographique avec l’un des principaux pays affectés par le coronavirus, l’Espagne, répond Victor Pereira. Yves Léonard en a une autre, empreinte de realpolitik économique. Selon lui, le gouvernement, dirigé par le Premier ministre socialiste Antonio Costa, a vite compris que plus cette crise sanitaire durerait longtemps, plus l’impact sur le tourisme, un secteur essentiel pour l’économie portugaise, serait dramatique. Il a donc fait le choix de prendre des mesures radicales précocement, afin de «sortir au plus vite de cette situation de confinement», explique l’historien, et ainsi faire repartir le tourisme le plus tôt possible.
La première est d’ordre géographique. Le Portugal est l’un des seuls pays européens à n’avoir qu’une seule frontière terrestre, en l’occurrence avec l’Espagne. Un élément qui rend plus aisé le contrôle des entrées dans le pays, d’autant plus que la fermeture aux touristes de sa frontière avec Madrid a été décrétée tôt, dès le 15 mars. […]
Mais attention à ne pas crier victoire trop vite, nuance Victor Pereira. «La question est désormais de savoir si l’hôpital public portugais, fragilisé par des années d’austérité, va pouvoir tenir le coup.»