(Belga) Les 27 pays membres de l’Union européenne lanceront ce mercredi la nouvelle opération de contrôle en mer Méditerranée, baptisée Irène, avec pour mission principale de faire respecter l’embargo sur les armes à destination de la Libye. Les premiers navires sont attendus d’ici une à deux semaines, selon le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell. Si des migrants en détresse sont récupérés, ils seront débarqués en Grèce. […]
Les ministres des Affaires étrangères des 27 s’étaient entendus le 17 février sur le principe d’une nouvelle opération, pour succéder à partir du 1er avril à Sophia (EuNavfor Med), en cours depuis octobre 2015 et prolongée, en septembre dernier, jusque fin mars. La double mission de Sophia était de lutter contre les passeurs de migrants en Méditerranée et de contrôler le respect de l’embargo onusien sur les armes à destination de la Libye. La surveillance maritime avait toutefois été suspendue l’an dernier (l’opération a continué avec des moyens aériens) à cause de l’incapacité des États européens de s’accorder sur le sort des migrants secourus en mer. Plusieurs pays, comme l’Autriche, craignaient un potentiel appel d’air pour les passeurs et migrants, créé par le retour de patrouilles navales toujours liées par le droit maritime, qui exige de secourir les personnes en détresse en mer.
La route maritime d’Irène se concentrera sur l’est de la frontière maritime libyenne pour éviter les voies privilégiées par les migrants, qui partent du centre vers l’ouest. Toute personne secourue en mer, en vertu du droit international, sera débarquée en Grèce avant d’être envoyée dans un autre État de l’UE. Si le déploiement de ces navires venait à encourager les traversées migratoires, les patrouilles maritimes pourraient toutefois être suspendues, ont décidé les 27 pour rassurer, en particulier, l’Autriche et la Hongrie. […]