En trois semaines, la consommation de farine dans les foyers s’est envolée dans la plupart des pays où la population s’est retrouvée confinée et obligée de cuisiner à la maison, afin de freiner la propagation du coronavirus.
En France, les ventes de farine ont plus que doublé (+147%) la semaine dernière par rapport à la même semaine l’an passé, selon l’Association nationale des industries agroalimentaires (Ania). La semaine précédente, elles avaient triplé (+229%). En Grande-Bretagne, les achats de farine ont aussi doublé à quatre millions de paquets par semaine, selon l’association britannique des meuniers Nabim. Idem en Italie, où le principal syndicat agricole du pays, la Coldiretti, recensait un boom de 80% des achats au début du confinement. […]
La farine en paquet ne représente que 5 à 6% du marché français de la farine. Plus de la moitié des sachets sont importés, d’Allemagne ou d’Italie notamment. Des problèmes logistiques liés au ralentissement de l’activité industrielle depuis le début de l’épidémie, en matière d’emballage ou de transport, expliquent les difficultés de réapprovisionnement dans les supermarchés, selon les professionnels.
«Avec les ruptures, certains se sont aperçus que l’Allemagne et l’Italie sont parfois loin», note l’un d’eux. «L’agroalimentaire français n’a pas échappé à la mondialisation sur des problèmes de compétitivité des tarifs: le coût du travail est plus bas en Europe de l’est par exemple. Et la grande distribution, qui achète la farine, a longtemps été plus sensible à quelques centimes en moins au kilo qu’à l’origine des produits»,ce qui explique, selon lui, la disparition progressive des farines françaises sur les étals. Du coup, certains espèrent que cette crise permettra de rééquilibrer les approvisionnements. […]