Confiné dans son bureau de président du Sénat, Gérard Larcher continue de faire tourner la machine. Et plus encore. Jeudi, il était à la table du président de la République avec Richard Ferrand, son homologue magister de l’Assemblée nationale. Ils ont à peine parlé du probable report des élections municipales. Au menu surtout, l’évolution de l’épidémie, mais aussi quelques réflexions sur « la France d’après », qui devra affronter les conséquences économiques et sociales de la crise du moment. Au Point, le troisième personnage de l’État livre sa vision et ses idées.
[…] Et je ne vous parle pas des tensions sociales à venir entre ceux qui travaillent quotidiennement en pleine crise aujourd’hui pour assurer le fonctionnement de l’économie indispensable et ceux qui apparaissent plus protégés. Ce sont eux, ces salariés modestes, qu’ils soient infirmiers du public, du privé, caissières, éboueurs, livreurs, soignants en Ehpad, qui aujourd’hui font tourner la machine. On ne pourra plus leur dire merci et au revoir ! comme on a pu faire par le passé. Être en télétravail, ce n’est pas la même chose que d’être au front de cette crise. Je ne veux pas opposer les uns aux autres. […]Rien ne serait pire que la désunion nationale. L’unité nationale, ce n’est pas non plus renoncer au fonctionnement de notre démocratie et de nos institutions.
La classe politique a-t-elle été digne à vos yeux depuis le début de la crise ?
Oui.
Y compris Marine Le Pen qui frôle avec le complotisme ?
Non, elle ne fait évidemment pas partie de la définition que j’ai de la responsabilité en politique.
Mais il y a aussi Damien Abad, député Les Républicains, qui a, lui, demandé des comptes au gouvernement !
Et il a raison, mais il les demande pour l’après-crise. C’est le rôle du Parlement que de contrôler l’exécutif. L’unité nationale, c’est être solidaire et responsable. Rien ne serait pire que la désunion nationale. L’unité nationale, ce n’est pas non plus renoncer au fonctionnement de notre démocratie et de nos institutions. […]
Le Point