C’était une vraie crainte au sommet de l’Etat : le confinement allait-il être bravé dans les quartiers sensibles et entraîner des violences urbaines ? Après un mois, les services de renseignements dressent un bilan plutôt positif du premier mois de confinement, dont le prolongement, annoncé par l’Elysée mercredi, sera précisé par Emmanuel Macron lundi soir. « La situation dans les quartiers sensibles reste globalement calme », et les incidents « limités », précisent les renseignements territoriaux dans des notes que nous avons pu consulter.
« C’est un mystère pour certains observateurs, admet un haut fonctionnaire en poste dans le 93. Dans le département le plus peuplé de France, où plus d’un tiers de la population a moins de 25 ans et où l’on a parfois l’esprit contestataire, certains s’attendaient à ce que le confinement soit moins respecté, ce n’est pas le cas. En Seine-Saint-Denis, les lignes de métro et de bus sont fréquentées, mais par des gens se rendant sur leur lieu de travail : agents d’entretien, aides-soignantes, agents d’exploitation, vigiles… »
Depuis quelques jours, selon les renseignements, le respect du confinement semble toutefois s’éroder et « une tendance au relâchement est parfois observée » dans certains quartiers. (…) Des matchs de foot ou des concerts sauvages ont par exemple été constatés dans des quartiers de Grigny, Saint-Nazaire, Amiens, Rennes ou Brest.
Malgré un contexte globalement apaisé, les renseignements déplorent toutefois des rassemblements « parfois liés à des activités d’économie souterraine » et constatent que « la présence policière, notamment dans certaines cités sensibles, suscite localement des tensions. »
« Une partie de la population juvénile, souvent liée à l’économie souterraine, continue de défier l’autorité. Dans les Yvelines, la situation « reste tendue » après « des incidents sérieux relevés ces derniers jours à Chanteloup-les-Vignes, Mantes-la-Jolie et Sartrouville ».