(…) M. Macron avertit que le fait de ne pas soutenir les membres de l’UE les plus durement touchés par la pandémie aidera les populistes à remporter la victoire en Italie, en Espagne et peut-être en France et ailleurs.
Nous ne pouvons pas accepter cela. Vous ne pouvez pas abandonner votre ADN fondamental sous prétexte qu’il y a une crise sanitaire
C’est évident, car les gens diront : “Quel est ce grand projet que vous [l’UE] offrez ? Ces gens ne vous protégeront pas en cas de crise, ni dans ses suites, ils n’ont aucune solidarité avec vous”, dit-il, paraphrasant les arguments populistes que les politiciens utiliseront au sujet de l’UE et des pays d’Europe du Nord. “‘Quand les immigrants arrivent dans votre pays, ils vous disent de les garder. Quand vous avez une épidémie, ils vous disent d’y faire face. Ils sont très gentils. Ils sont en faveur de l’Europe quand il s’agit de vous exporter les biens qu’ils produisent. Ils sont pour l’Europe quand il faut faire venir votre main-d’œuvre pour produire les pièces automobiles que nous ne fabriquons plus chez nous. Mais ils ne sont pas pour l’Europe quand il s’agit de partager le fardeau”.
Pour M. Macron, les membres les plus riches de l’UE ont une responsabilité particulière dans la manière dont ils gèrent cette crise. “Nous sommes à un moment de vérité, qui consiste à décider si l’Union européenne est un projet politique ou simplement un projet de marché. Je pense que c’est un projet politique… Nous avons besoin de transferts financiers et de solidarité, ne serait-ce que pour que l’Europe tienne bon”, dit-il.