Autre conséquence de la pandémie de Covid-19, les transferts d’argent des expatriés vers leur pays d’origine vont chuter de 20% cette année, selon un rapport de la Banque mondiale publié mercredi. Ces sommes que les travailleurs migrants envoient à leurs proches constituent pourtant une ressource financière cruciale pour certains pays.
Pour certains pays comme le Soudan du Sud, Haïti ou le Népal, les sommes envoyées par les travailleurs migrants dans leur pays d’origine représentent jusqu’à un tiers de l’économie. Mais cette année, les transferts d’argent ne devraient pas dépasser les 445 milliards de dollars contre 554 milliards en 2019. « Une source vitale de revenus » pour ces pays donc, rappelle le président de l’institution David Malpass dans le communiqué.
Une chute « largement due à une baisse des revenus et de l’emploi des travailleurs migrants, qui ont tendance à être plus vulnérables (…) lors d’une crise économique dans un pays d’accueil », explique la Banque mondiale dans un communiqué. […]
Les envois de fonds vers la région de l’Asie de l’Est et Pacifique ont progressé de 2,6 % en 2019, pour atteindre 147 milliards de dollars[…] Ils devraient chuter de 13 % en 2020. Ce ralentissement sera dû à un repli des transferts en provenance des États-Unis, la principale source de remises migratoires pour la région.[…]
Les remises migratoires vers la région Europe et Asie centrale sont restées solides en 2019, progressant d’environ 6 %, à 65 milliards de dollars. L’Ukraine reste le premier pays bénéficiaire de ces transferts, atteignant un nouveau record de pratiquement 16 milliards de dollars en 2019[…] En 2020, les envois de fonds devraient chuter d’environ 28 %, plombés par l’effet conjugué de la pandémie de coronavirus et du repli des cours pétroliers.[…]
Les envois de fonds vers la région Amérique latine et Caraïbes ont augmenté de 7,4 % en 2019, à 96 milliards de dollars, mais avec une hausse inégale selon les pays[…] Les transferts d’argent devraient chuter de 19,3 % en 2020. […]
Les transferts d’argent vers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord devraient chuter de 19,6 % en 2020, pour atteindre 47 milliards de dollars[…] Ce repli anticipé est autant dû au ralentissement de l’économie mondiale qu’à l’impact de la baisse des prix du pétrole dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG).[…]
Les envois de fonds vers l’Asie du Sud devraient chuter de 22 % en 2020, à 109 milliards de dollars[…] Ce recul s’explique par le ralentissement de l’économie mondiale dû à la pandémie de coronavirus ainsi que par le déclin des cours du pétrole. Le coup de frein économique devrait directement retentir sur les remises migratoires en provenance des États-Unis, du Royaume-Uni et des pays de l’Union européenne. La baisse des prix du pétrole pénalisera les envois de fonds des pays du CCG et de la Malaisie.[…]
Les envois de fonds vers l’Afrique subsaharienne ont connu un léger repli de 0,5 % en 2019, à 48 milliards de dollars. En raison de la crise du coronavirus, ce déclin devrait être nettement plus marqué en 2020, à 23,1 %, pour atteindre 37 milliards de dollars[…] La baisse prévue est à imputer à une conjugaison de facteurs liés à l’impact de l’épidémie dans les pays où résident les migrants originaires d’Afrique, à savoir la zone euro, les États-Unis, le Moyen-Orient et la Chine. Ces grandes économies accueillent une part importante des migrants subsahariens et représentent, ensemble, pratiquement un quart des remises migratoires totales vers la région.[…]