Les autorités ont décidé la fermeture des guichets uniques permettant les enregistrements des demandes d’asile. Les préfectures estiment ne pas avoir les effectifs pour remplir cette mission, que le gouvernement disait pourtant vouloir préserver au début de l’épidémie.
Fin mars, rendez-vous en poche, Malaki s’est rendue en préfecture à Paris pour faire enregistrer sa demande d’asile. Elle a trouvé porte close. Sans le précieux récépissé, qui ouvre les droits notamment à l’hébergement, la jeune Somalienne est retombée dans l’errance. J’y suis retournée trois fois depuis. A chaque fois la police me dit que personne ne s’occupe de ça en ce moment“, explique-t-elle à l’AFP en se redressant sur son matelas posé dans une paroisse d’Aubervilliers, en banlieue parisienne, où sont accueillis depuis une semaine une quinzaine de Somaliens qui ne bénéficient d’aucune prise en charge. Sans récépissé, “si je tombe malade, je n’ai pas accès aux soins, je n’ai droit à rien“, déplore celle qui affirme être arrivée en France en mars. […]
Pour l’heure, affirment en choeur ses improbables pensionnaires, cette paroisse est un havre de paix qui les éloigne de l’insécurité de la rue. Quand bien même il n’y a pas de douche, ni de cuisine, et qu’un seul repas leur est livré pour la rupture du jeûne du ramadan. Déjà, la perspective de devoir quitter les lieux le 11 mai, jour du déconfinement national, sans savoir s’ils retrouveront un toit immédiatement, les inquiète. “Ce qui va se passer après le 11 mai me donne une boule au ventre“, anticipe Malaki. Derrière elle, une affiche destinée aux fidèles exhorte, sans convaincre: “Jubilez, criez de joie!”