Dans un entretien au « Monde », l’ex-ministre prône la tenue rapide d’un Grenelle et un changement dans les modes de production et de consommation. Il assure redouter «le danger» que représentent ceux qui «veulent trouver des responsables» à la crise liée au Covid-19.
Il appelle de ses vœux un « nouveau monde » pour rebâtir sur celui mis à genoux par l’épidémie de Covid-19. […] Au-delà des mesures urgentes pour le déconfinement, il propose une transformation sociale, écologique, économique, fiscale et démocratique « radicale et cohérente », qu’il s’agisse de la lutte contre l’évasion fiscale, de la revalorisation de tous les métiers vitaux, du « juste échange » ou de la création d’une troisième Assemblée.
Comment analysez-vous les causes de la crise engendrée par le coronavirus ?
Cette crise sanitaire, qui trouve ses racines dans des perturbations d’écosystème, n’est que l’avatar d’une crise beaucoup plus profonde, qui met en relief nos failles, nos excès, nos vulnérabilités. Le Covid-19 met à nu les affres de la mondialisation et les limites d’un modèle. Tout est lié : crise économique, écologique, sociale. […] La crise du coronavirus a également mis en évidence notre incapacité collective à anticiper. On a attendu, ici et ailleurs, que le virus franchisse les frontières pour commencer à réagir à la hauteur de la situation. On ne réagit que face au danger tangible et immédiat. […]
Cette profonde crise systémique peut très bien, par la combinaison d’autres crises, provoquer un chaos qui nous échappera totalement. […]