La Zone d’expression prioritaire (Zep) collecte la parole des jeunes de 14 à 28 ans en temps normal lors d’ateliers d’écriture encadrés par des journalistes. Ces témoignages sont ensuite publiés par des médias. Ouest-France a choisi d’être l’un d’eux. Tous les mois, dans le journal et sur le site, on peut lire ces récits de vie, comme celui de Latifa, étudiante à Rennes.
« Je suis française par ma mère, et d’origine tunisienne par mon père. Et il est difficile pour moi de m’identifier à une partie plutôt qu’à une autre. On me renvoie toujours à mes origines arabes lorsque je suis en France, et à mon statut de touriste française quand je pars en Tunisie.
J’ai le sentiment d’être exclue dans les deux communautés pour plusieurs raisons. Du côté français, il y a le fait de ne pas entrer dans l’idéal type occidental. Je suis exactement l’opposé. Tout cela semble m’exclure de la société française et de ses codes.
Du côté arabe, pour certains je suis trop blanche de peau pour être « autorisée » à avoir des origines arabes. Et ne pas parler arabe m’exclut aussi au niveau de ma famille. Tout ça rend ma recherche d’identité plus difficile.