A Montreuil, Pantin ou Bobigny, la fameuse « continuité pédagogique » est une gageure. Les professeurs cherchent d’abord à maintenir le lien avec des élèves confrontés à des difficultés sociales. Avec une reprise des cours incertaine le 11 mai.
Sophie se souvient de l’angoisse des premiers jours, il s’agissait de s’assurer que ses élèves les plus vulnérables étaient « bien » confinés. Notamment une petite fille, asthmatique, hébergée par le 115 avec sa mère dans un lieu administratif transformé en dortoir pour 14 mères de famille. Sophie a rapidement compris qu’elles manquaient de tout. « Elles n’avaient pas assez à manger, plus de savon et plus la possibilité de faire des lessives. Sans papiers, elles craignaient d’aller faire leurs courses… » […]
«Beaucoup de parents se sont sentis dépassés. Entre ceux qui n’ont pas d’imprimante, ceux qui travaillent et rentrent tard le soir, ceux qui ne maîtrisent pas la langue… Ce sont des difficultés courantes ici qui, subitement, explosent.» Laurent Krief, prof de maths. […]