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Tribune de Christophe Robert, Délégué général de la Fondation Abbé-Pierre, et Manuel Domergue, Directeur des études de la Fondation Abbé-Pierre, sur la situation des foyers les plus modestes touchés par la crise.

[…] Près de 12 millions de personnes au chômage partiel ou en arrêt-maladie ne sont indemnisées qu’à hauteur de 84 % en moyenne de leur salaire au-delà du smic, et leurs primes, heures supplémentaires ou commissions ne sont pas indemnisées. De plus, de nombreuses catégories n’en bénéficient pas : une partie des indépendants, intérimaires, saisonniers, intermittents et tant d’autres qui n’entrent pas dans les cases.

Par ailleurs, pour les 2,5 millions de personnes qui effectuent un travail non déclaré et toutes celles dont les activités de débrouille sont à l’arrêt (entraide, récupération, mendicité, échanges de services…), les baisses des ressources ne sont pas compensées du tout. On peut s’arc-bouter derrière l’illégitimité de cette économie informelle et détourner le regard sur les conséquences sociales que cette mise à l’arrêt provoque. Mais cela serait méconnaître la réalité des stratégies de survie largement répandues en bas de l’échelle sociale, faute d’avoir accès à des minima sociaux ou des salaires suffisants.D’après un sondage de l’Ifop réalisé en début de confinement, 35 % des actifs déclaraient subir une perte de revenus. Chez les plus pauvres, ce chiffre s’élevait à 52 %. […]

Le Monde

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