Félicien Kabuga a une notice “rouge” chez Interpol. C’est l’un des fugitifs les plus recherchés de la planète qui a été arrêté à Paris, selon le parquet général.
Homme d’affaires, il est souvent considéré comme l’un des financiers de génocide du Rwanda qui a fait un million de morts en 1994. Né en 1935, il était recherché pour “génocide, complicité, incitation et complot en vue de commettre un génocide, crime contre l’humanité”, selon son acte d’accusation.
Selon ce document, Félicien Kabuga et d’autres personnes auraient “exploité la Radio télévision libre des Mille Collines en vue d’aviver la haine ethnique entre les Hutus et des personnes identifiées comme étant des Tutsis et de propager un message anti-tutsi dans le but de commettre les crimes”. Il est également allégué que Félicien Kabuga, “de concert avec d’autres personnes, aurait créé le Fonds de défense nationale afin de rassembler des fonds destinés à donner un appui financier et logistique aux Interahamwe pour tuer et porter atteinte à l’intégrité des Tutsis”.
Serge Brammertz, procureur du Tribunal pénal international de La Haye, cela montre que les responsables du génocide peuvent être poursuivis, “même 26 ans après leurs crimes”. “Pour la justice internationale, l’arrestation de Félicien Kabuga montre que nous pouvons réussir si nous avons le soutien de la communauté internationale”, a-t-il poursuivi. “Je voudrais remercier la France, en particulier l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité, les génocides et les crimes de guerre et le Bureau du Procureur général de la Cour d’Appel de Paris”, a précisé Serge Brammertz.