L’isolement forcé et l’arrêt de l’appareil productif décidés pour lutter contre l’épidémie de coronavirus auraient engendré une baisse de 5% des émissions de CO2. Mais “il nous faudrait un Covid supplémentaire tous les ans pour que l’on respecte [la limite] des deux degrés” des accords de Paris, affirme l’ingénieur Jean-Marc Jancovici un brin provocateur, dimanche sur Europe 1. Président du think-tank “the Shift Project”, il présente un plan destiné à réduire la consommation d’énergies fossiles dans tous les secteurs d’activités.
“Pour respecter les deux degrés […] il faut que les émissions se mettent à baisser de 5% par an pour les 30 ans qui viennent.” Ce chiffre n’est pas choisi au hasard, ils sont équivalents à la baisse d’émissions engendrée par le confinement, selon certaines projections. “L’accident que nous vivons en ce moment donne une idée de l’effort qui nous attend“, pose Jean-Marc Jancovici.
L’ingénieur décrit le problème de façon plutôt simple : “Comment fait-on pour avoir un boulot dans un contexte où […] l’économie se contracte, en assurant à chacun une forme d’optimisme pour l’avenir ?” Selon lui, la stagnation de la production énergétique déjà à l’œuvre rend notre modèle obsolète et devrait inévitablement culminer vers une récession économique. La décroissance est donc envisagée comme une donnée de base avec laquelle il va falloir composer. […]