Fondé par le philosophe et écrivain Gaspard Kœnig, le think tank GenerationLibre lance aujourd’hui sur son site Web une plateforme dédiée au suivi des libertés suspendues pendant la crise du Covid-19. Cet outil permettra un suivi « en temps direct » des mesures qui suspendent ou limitent les libertés des Français depuis le début de la pandémie. « À ce jour, nous répertorions 35 mesures classées en 4 items, explique-t-on chez GenerationLibre : État de droit, libertés publiques, droit social/droit du travail et libertés économiques ».
[…]Quelles libertés sont le plus menacées à terme, selon vous ?
Il ne fait aucun doute que les restrictions aux libertés les plus flagrantes seront levées, comme l’interdiction des déplacements ou des rassemblements. Aucune population ne les tolérerait plus de quelques mois ! Nous sommes plus inquiets s’agissant des aspects moins visibles de l’état d’urgence sanitaire, comme le recul toujours plus poussé des droits du Parlement ou la collecte des données personnelles des citoyens. […]
La première loi adoptée après le confinement est la loi Avia sur la cyberhaine. Comment percevez-vous ce texte ?
Il s’agit d’une loi scélérate qui, sous le couvert de la lutte légitime contre les propos haineux, menace gravement la liberté d’expression en confiant aux plateformes la mission de censurer les contenus « manifestement illicites ». C’est un recul sans précédent, adopté de surcroît à un moment où toutes les têtes sont tournées ailleurs. Même s’il n’est aucunement lié à la situation sanitaire actuelle, ce texte vient illustrer la dérive contre laquelle nous essayons de lutter : dès lors qu’il s’agit de poursuivre un but vertueux, les libertés fondamentales passent à la trappe.