Soixante-dix universitaires français, suisses, belges et canadiens répondent à ceux qui font le parallèle entre l’interdiction de la burqa en France et le port obligatoire du masque, notamment un article du Washington Post du 10 mai stigmatisant le soi-disant racisme antimusulman que trahirait l’interdiction de la burqa (« France mandates masks to control the coronavirus. Burqas remain banned »). Ironiser sur le fait que la France encourage le port du masque et pénalise celui de la burqa, c’est ne pas tenir compte de différences fondamentales, soulignent-ils.
Les comparaisons les plus saugrenues entre interdiction de la burqa dans les lieux publics et obligation du port du masque sanitaire contre le Covid-19 fleurissent ces jours-ci. […]
Tout d’abord, en effet, le masque sanitaire est porté indifféremment par les hommes et les femmes : il ne constitue donc pas un signe de discrimination sexiste. […]
Deuxièmement, le port du masque sanitaire a vocation à être purement temporaire. […] Au contraire, le port de la burqa est une fin en soi, qui s’impose en toutes circonstances.
Troisièmement, le port du masque sanitaire ne véhicule aucun message politique, ne promeut aucune idéologie ni aucune religion, et n’implique aucun jugement sur l’infériorité d’une catégorie par rapport à une autre. Au contraire, le port de la burqa vise à promouvoir une forme extrémiste et non représentative de la religion musulmane, en identifiant la bonne musulmane à celle qui l’adopte. […]