Fdesouche

Méthodiquement, le régime d’Erdogan consolide ses positions dans le Nord-Ouest. Une aventure militaire, stratégique et politique au parfum de gros contrats.

«Un séisme politique» ! Ainsi résumée par un diplomate en poste à Tunis, l’avancée de la Turquie en Libye prend toute son ampleur.

Le corps expéditionnaire turc, cinq cents officiers, soldats et conseillers auxquels s’ajoutent plus de cinq mille mercenaires syriens, a pu casser la ligne logistique de l’armée du maréchal Haftar, homme fort de l’Est libyen. Celui-ci tente en vain depuis plus d’un an de conquérir Tripoli, siège de la Banque centrale et de la compagnie nationale du pétrole (NOC). Un échec patent malgré les soutiens des mercenaires russes de la compagnie Wagner, des dollars émiratis et des jets égyptiens. La Turquie attendait son heure. Elle a sonné. […]

Si la révolution met entre parenthèses les affaires, le chantier de la reconstruction de la Libye est estimé à « cent milliards de dollars » par la Banque mondiale. De quoi faire rêver de nombreuses puissances en quête de marchés. «Récupérer les contrats nécessitera un partage avec les Russes à l’est», poursuit Mongrenier. Un gentlemen agreement ? «Certainement pas, il n’y a pas de gentleman dans cette histoire !» En arrière-plan, une partition du pays pourrait se dessiner. «Comme le Soudan et le sud-Soudan», conclut Harchaoui. La Turquie a remis la Méditerranée au centre des préoccupations.

Le Point

Dans une subite accélération de l’histoire, la Turquie et la Russie, deux nations, à cheval sur les continents européen et asiatique, viennent de s’imposer sur un sol arabe et africain, à portée de longue-vue de l’Europe.

Le Point

Fdesouche sur les réseaux sociaux