Par Esther Cyna, doctorante en civilisation américaine à l’Université Sorbonne-Nouvelle, Paris 3 en cotutelle de thèse en histoire à l’université de Columbia aux États-Unis
L’utilisation du mot «pillage» pour désigner les dommages matériels engendrés en marge des manifestations américaines renforce des stéréotypes racistes et décrédibilise un mouvement légitime.
(…) Parler de pillage pour les vitrines brisées de magasins, emblèmes d’un capitalisme raciste, est loin d’être anodin. Le terme situe la violence à l’échelle d’un individu, décrédibilise un mouvement légitime, et renforce des stéréotypes racistes. Les manifestants symbolisent une population marginalisée, opprimée, qui se bat sans cesse, sans relâche, sans trêve, contre le pillage fondamental imposé par un Etat capitaliste, carcéral et raciste.