Dans une lettre ouverte publiée par France Inter, l’autrice de « Vernon Subutex » s’adresse à ses « amis blancs qui ne voient pas où est le problème ».
C’est un sujet particulièrement crispant et inscrit dans l’actualité. Des émeutes raciales enflamment les États-Unis, après le décès de George Floyd, un Afro-Américain, tué par un policier le 25 mai dernier à Minneapolis. Mardi 2 juin, la mobilisation a trouvé un écho de ce côté-ci de l’Atlantique, avec une marche pour Adama Traoré, un jeune homme noir de 24 ans décédé en 2016 après une interpellation. Virginie Despentes, déjà autrice d’une tribune remarquée après le césar remis à Roman Polanski, récidive en dénonçant cette fois le déni du racisme en France dans une lettre publiée par France Inter.
Au fil des mots, elle décrit ce qu’elle semble considérer comme des symptômes d’un déni. «En France nous ne sommes pas racistes, mais… » écrit ainsi Virginie Despentes, qui évoque pêle-mêle l’absence d’un homme noir ministre, la surreprésentation des Noirs ou des Arabes dans les prisons ou encore le fait qu’elle n’ait jamais été interrogée par un journaliste noir. Filant son anaphore, Virginie Despentes rebondit sur l’actualité en évoquant des « femmes racisées dans des quartiers populaires» tasées pour ne pas avoir en main l’autorisation de sortie pendant le confinement. Une scène qu’elle contraste avec celle des beaux quartiers parisiens. « Les Blanches, pendant ce temps, on nous a vues faire du jogging et le marché dans le septième arrondissement. »
Anticipant les critiques que l’on pourrait lui faire sur les réseaux sociaux, Virginie Despentes se défend de faire preuve de violence. Pour l’autrice de Vernon Subutex, la violence, c’est l’interpellation d’Adama Traoré, et de comparer ensuite Assa Traoré, la sœur de la victime, à Antigone. […]