Jugées racistes, des expressions comme “master” et “slave” sont dans le collimateur de bon nombre de développeurs, qui souhaitent les voir disparaître du code informatique. Le changement, cosmétique en apparence, divise profondément le secteur.
Après l’écriture inclusive, le code inclusif. Alors que des manifestations et émeutes s’enchaînent aux États-Unis pour lutter contre les discriminations raciales et que le mouvement Black Lives Matter prend chaque jour un peu plus d’ampleur, un débat est venu susciter de vives prises de position dans la communauté informatique: bannir, ou non, du développement de logiciels et du code des expressions jugées clivantes, à l’image de “whitelist” (liste blanche), “blacklist” (liste noire), mais surtout de “master” (maître) et “slave” (esclave).
“Il est clair que certaines personnes sont blessées par ces termes et que leur utilisation suscite chez elles un sentiment de malaise, non pas pour des raisons techniques, mais en raison de leur contexte historique et social“, considérait tout récemment Google, en estimant qu’il s’agissait d’arguments suffisants pour les faire disparaître. “Master-slave est une métaphore oppressive qui ne sera et devrait jamais être totalement détachée de notre histoire“, soulignait tout récemment un développeur de Microsoft, qui appelle à leur remplacement. […]
Sur quatre développeurs sollicités, aucun n’indique néanmoins avoir au cours de sa carrière été confronté à un confrère heurté par ces expressions. “C’est encore, et j’en fais malheureusement partie, une discussion de blancs privilégiés qui essaient d’inclure un peu plus les personnes discriminées dans la terminologie“, note l’un d’entre eux. […]