Hassen Hammou a fondé le collectif Trop jeune pour mourir, dans les quartiers Nord de Marseille. Il est le collaborateur du député écologiste François-Michel Lambert. Il milite pour la mise en place de quotas pour l’emploi de personnes issues de la diversité dans l’administration et les plus grandes entreprises. Face au constat d’échec des mesures pour l’emploi de ces personnes, il considère l’instauration de quota comme la solution la plus concrète.
Habiter dans une cité, c’est avoir un nom avec une consonance étrangère, c’est avoir une adresse sur ce territoire bien identifié, et les recruteurs ne dépassent pas la barrière de la première impression pour ces personnes issues de ces territoires. La sélection se fait naturellement sur certains critères, et bien souvent ce sont des critères d’exclusion et de discrimination.
Si l’Etat était garant de cette cohésion, il éviterait de fait ce sentiment d’exclusion grandissant, qui fait que les citoyens s’emparent du drame de George Floyd ou d’Adama Traoré pour exprimer ce malaise. […]
J’aimerais que l’on impose la moitié des salariés issus de la diversité dans l’administration et la fonction publique, et légiférer pour la mise en place de quotas dans les entreprises de plus de 50 salariés. On dépasse le dispositif de la zone franche, qui reposait sur une contrepartie avec un abattement fiscal. Là, il n’y a pas de contrepartie. L’Etat sait mettre en place des critères pour certaines choses comme le logement social, l’étape d’après, c’est l’instauration de quotas pour l’emploi de ces personnes issues de la diversité. Il s’agit de courage politique. […]
Quand un jeune qui a fait une bêtise se fera condamner par un juge qui s’appelle Mohamed, qui pourra lui dire droit dans les yeux « tu as déconné pour telle raison », le rapport qu’auront ces jeunes avec l’Etat, la justice, la police, changera.[…]