Refusée au Conseil des Etats en septembre dernier, l’initiative populaire de l’UDC a connu le même sort au Conseil national.
Plus de cinq heures de discussion, une trentaine d’orateurs: mercredi, le débat sur l’interdiction de la burqa a enflammé le Conseil national. Soutenue par l’UDC et une majorité du groupe du centre (PDC, PEV et PBD), l’initiative populaire lancée par le Comité d’Egerkingen veut inscrire dans la Constitution l’interdiction de se dissimuler le visage dans l’espace public. Une «solution populiste à un problème inexistant», dénonce la gauche, qui n’a pas manqué de souligner son caractère «islamophobe». Jugé contraire aux libertés individuelles et disproportionné, le texte a finalement été rejeté par 114 voix contre 76 et 3 abstentions. C’est néanmoins le peuple qui aura le dernier mot en votation.
Outre le voile intégral, aussi appelé burqa ou niqab, l’initiative de l’UDC vise les cagoules des hooligans et autres casseurs. C’est toutefois sur ce bout de tissu que les débats se sont concentrés. Symbole d’oppression, outil de propagande de l’islam politique ou simple objet religieux, la burqa suscite la controverse depuis plusieurs années en Suisse. Très vite portée sur le terrain idéologique des droits des femmes, la discussion a viré au dialogue de sourds.
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