Au Koweït, 70% de la population est étrangère. Depuis plusieurs semaines, les officiels de la monarchie du Golfe ont donc multiplié les annonces appelant à la « koweitisation » des emplois. Car l’économie du pays, ultra-dépendante des revenus pétroliers, est sévèrement affectée par les conséquences de la pandémie de Covid-19.
Le mois dernier, des parlementaires – qui se préparent à une élection législative avant la fin de l‘année – ont par exemple présenté un projet de loi visant à mettre en place des quotas pour le recrutement des étrangers. Plus tard, les parlementaires ont aussi appelé au gel des recrutements de ceux-ci dans le secteur public. Fin mai, la compagnie aérienne Kuwait Airways a, quant à elle, annoncé le licenciement d’environ 1 500 employés expatriés, soit 25% de son personnel étranger. Enfin, le ministre du Pétrole a annoncé au début du mois de juin qu‘aucun expatrié ne serait recruté dans le secteur dont il a la charge pour l‘année 2020-2021.
Ces annonces ont ensuite été ponctuées par les propos du Sheikh Sabah al-Khalid al-Sabah. Lors d‘un entretien avec la presse locale, le Premier ministre koweïtien s’est en effet donné comme objectif de réduire de 40% la part des expatriés dans le pays. « Nous sommes confrontés à un défi pour rétablir l‘équilibre [démographique] (…). Nous sommes responsables de tous ceux qui vivent sur cette terre (…), en particulier face à la situation actuelle», avait-il justifié. […]