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Les économistes Stéphane Carcillo et Marie-Anne Valfort se prononcent dans une tribune au « Monde » en faveur de statistiques « ethniques » fondées sur le ressenti, pour une obligation de transparence des entreprises en matière de diversité, mais contre le CV anonyme.

[…] Chacun imagine aisément combien il peut être difficile de prouver devant les tribunaux l’inégalité de traitement de la part d’un employeur au regard de la couleur de peau.

À cette fin, comme le recommandent Sibeth Ndiaye et François Héran dans leurs tribunes récentes parues dans « Le Monde », il faut autoriser plus largement la collecte de données à des fins de recherche sur la base du ressenti d’appartenance, comme le permet le cadre légal actuel. Il ne s’agit pas d’imposer aux individus des catégories raciales préétablies, comme c’est le cas au Canada, aux Etats-Unis, en Irlande ou au Royaume-Uni, mais de laisser les individus définir comment ils se perçoivent ou, mieux, comment ils pensent que les autres les perçoivent dans l’espace public (par exemple comme blanc, noir, métis, maghrébin, asiatique, etc.). […]

L’utilisation de cette approche flexible et respectueuse du ressenti de chacun ferait de la France un pays pionnier dans la « désinvisibilisation » des minorités visibles dans la statistique publique. Cette collecte ne doit pas se limiter aux grandes enquêtes régulières menées par l’INSEE. Elle doit aussi se concentrer sur les organisations du secteur privé et du secteur public afin d’aider les candidats minoritaires à s’orienter vers les employeurs les plus inclusifs tout en valorisant ces derniers grâce à la publication des noms des organisations les plus vertueuses dans une logique de « name and praise » (nommer et récompenser). […]

Le Monde

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