Son premier long-métrage «Tout simplement noir», coréalisé avec John Waxxx, sortira le 8 juillet au cinéma. Alors que les appels à manifester contre le racisme ont été nombreux ces dernières semaines, Jean-Pascal Zadi, artiste autodidacte, revient sur les clichés dont il a été la cible, s’interroge sur le communautarisme et évoque son amour pour le rap.
Ancien membre du groupe La Cellule, l’homme de 39 ans qui a grandi à Ifs, dans la banlieue caennaise, est à la fois devant et derrière la caméra. Dans «Tout simplement noir», Jean-Pascal Zadi incarne JP, un acteur raté qui a pour ambition d’organiser la première marche de contestation noire en France. Et il n’hésite pas à aller frapper à la porte de nombreuses personnalités issues du monde du cinéma, de la télévision, du spectacle et du sport pour les rallier à sa cause. Des punchlines efficaces pour une comédie au casting exceptionnel – d’Omar Sy à Fary en passant par Hanouna – qui dénonce avec humour le racisme ordinaire.
Craignez-vous que certains vous taxent de communautarisme ?
«Tout simplement noir» est tout sauf un film communautaire. Il prouve justement que la réalité est bien plus complexe. Quand Guillaume Canet sort «Les petits mouchoirs», on ne lui dit pas qu’il a réalisé un long-métrage communautaire, alors que le casting est exclusivement composé d’acteurs blancs.
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Sur les affiches du film, vous prenez la pose en vous glissant dans la peau du président de la République, de Louis XIV, voire même de Marianne avec un bonnet phrygien. Pourquoi ?
C’était très important pour moi de m’approprier les codes de mon pays. L’histoire de la France est aussi liée à celle des Noirs. Je voulais aussi faire un pied de nez à Nicolas Sarkozy qui, alors président de la République, avait prononcé en 2007 lors d’un discours à Dakar : «L’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire». Cette phrase est terrible et prouve que même les chefs d’Etat ont des lacunes. Certains événements historiques ne sont pas enseignés. […]