INTERVIEW – Selon le pédopsychiatre et psychanalyste Maurice Berger les meurtres de Philippe Monguillot et Mélanie Lemée témoignent d’une profonde crise de l’autorité.
LE FIGARO. – Philippe Monguillot est mort, tabassé pour avoir demandé à ses passagers de valider un ticket de bus. Ce meurtre fait suite à celui de la gendarme Mélanie Lemée lors d’un contrôle routier. Certains observateurs y voient de simples faits divers, d’autres le symptôme de l’ensauvagement de la société. Qu’en est-il, selon vous?
Maurice BERGER. – Les circonstances de ces deux morts ont un point commun, le refus de se soumettre à la loi, fût-ce en tuant: refus de mettre un masque et de présenter un titre de transport avec le conducteur de bus, refus de se soumettre à un contrôle routier avec la gendarme. Ce comportement est trop fréquent pour être considéré comme un fait divers, c’est un mode de relation: pour la quasi-totalité des mineurs délinquants dont je m’occupe en tant que pédopsychiatre, les règles minimums du vivre ensemble, et encore plus les lois, ne sont pas comprises comme une nécessité à respecter pour une vie en commun, mais comme une soumission insupportable.
«Il y a une violence gratuite toutes les 44 secondes en France. Tout citoyen peut s’y trouver confronté. Pour ne pas compromettre ses chances de rester intact, il faut se soumettre, baisser les yeux, accepter l’humiliation.#PhilippeMonguillot https://t.co/jcNcTOD0d8
— Alexandre Devecchio (@AlexDevecchio) July 13, 2020
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