Sifflements, insultes, menaces…. Nous sommes allées à la rencontre des passantes et des passants de Montpellier pour découvrir, à travers leur témoignage, la réalité du harcèlement de rue.
“Je ne sors le soir qu’en compagnie de mon gros chien. Et il peut m’arriver de faire des détours pour passer par les rues éclairées”. Mathilde, 28 ans, installée en terrasse rue de Verdun avec des amis, évoque volontiers la problématique de la nuit montpelliéraine. “Je ne sors pas après trois heures du matin. En journée, je peux me défendre, demander de l’aide parce qu’il y a du monde”. Si elle ne s’empêche pas de s’habiller comme elle le souhaite, elle précise avoir besoin “d’une petite préparation mentale” pour certaines tenues plus osées.
(…) “On ne rentre jamais seules le soir. Même si on n’a pas le budget, on préfère prendre un Uber“. Elles racontent des “mecs qui (les) insultent quand elles marchent en ville : “Ils nous disent “t’es bonne”. Cela arrive tout le temps, mais la nuit, il y a moins de magasins ouverts.
(…) Attablé avec ses amis rue du Palais des Guilhem, l’homme de 70 ans est scandalisé par l’attitude de certains hommes dans la rue, et se montre radical : “Pour ce genre de personnes, il faudrait mettre en place la castration chimique”. “Autrefois, la drague était moins vulgaire, moins agressive”, complète son ami Gilles. (…) “Le soir, j’ai peur de me retrouver dans un parking seule. Avec Gilles, ça va encore.” Son mari, en chemise légère, lunettes sur le nez, acquiesce. (…) Leur fille unique, aujourd’hui maman, “ne s’est jamais sentie à l’aise en ville. Elle n’y vient pas”.