Fdesouche

Renaud de Châtillon, Pizarro, Agrippa d’Aubigné, Vlad l’empaleur, Ali Pacha, Hasdrubal… Ce sont des soudards. Des surhommes qui ne se sont jamais agenouillés. Qui ne se sont jamais excusés. Qui ne se sont jamais soumis. Ni repentance, ni pénitence. Assumer son destin jusqu’au bout, quoi qu’il en coûte. Bernard Lugan fait les présentations, en guise d’introduction à son dernier livre, “Le Banquet des Soudards”, publié aux éditions de la Nouvelle Librairie.

C’est un banquet comme on n’en fait plus, hilarant et phénoménal : des soudards, des pillards, des paillards invités à la table de Zeus lui-même, sur le Mont Olympe, pour le distraire et lui rappeler que le sang reste la liqueur préférée des dieux. La plus belle brochette, mais de ceux qui embrochent, de massacreurs et de mauvais coucheurs que l’histoire ait portée. Jamais Odin en son banquet n’en vit autant. On n’entre pas dans cette compagnie sans crimes de guerre longs comme un sabre. Zeus les a tirés des arrière-mondes infernaux où ils croupissaient. Les voici ripaillant et vociférant aux champs Élyséens, par-dessus les hommes, à côté des dieux. Tous bâtards selon l’état civil ou selon leurs états de service.

On ne pouvait plus drolatiquement, avec autant de jubilation, se payer une tranche d’horreur – et de bonheur d’expression – en guise d’antidote à la terreur molle que la société compassionnelle fait peser sur nous.

Bernard Lugan a écrit plus de trente ouvrages consacrés à l’Afrique. Universitaire et expert auprès du TPIR (ONU), il dirige la revue L’Afrique réelle.

Fdesouche sur les réseaux sociaux