En butte à de profonds clivages internes, le parti d’Olivier Besancenot a bien du mal à peser à côté de La France insoumise et d’une gauche écologiste qui a repris des couleurs. Début juillet, une réunion du conseil politique national a vu la direction mise en minorité par la coalition de toutes les autres tendances.
« Scission », le terme n’est désormais plus tabou au Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). L’organisation révolutionnaire connaît une crise sans précédent dans l’histoire de ce jeune courant d’extrême gauche, né en 2009. La majorité, emmenée par Olivier Besancenot, envisage de proposer une séparation à l’amiable aux autres minorités, accusées de bloquer le fonctionnement collectif. Ces tensions internes font suite à une série de déconvenues, électorales et stratégiques. Après la présidentielle de 2017, où Philippe Poutou avait obtenu un résultat très faible (1,1 %), le NPA fut absent aux européennes, deux ans plus tard. En proie à une crise du militantisme, le parti s’est, en outre, isolé politiquement en se construisant en opposition avec tous les courants de gauche. […]
Depuis le congrès de 2018, qui avait vu la direction – animée par des héritiers de la Ligue communiste révolutionnaire – recueillir une majorité relative, les joutes internes n’ont cessé de se dégrader. Celle-ci est en effet accusée de vouloir se rapprocher des amis de Jean-Luc Mélenchon et d’abandonner la « pureté révolutionnaire » pour un réformisme jugé coupable, comme lorsqu’elle a applaudi à la publication de la plate-forme Plus jamais ça, portée par des ONG écologistes et des syndicats ou quand Philippe Poutou a présenté une liste avec La France insoumise (LFI) à Bordeaux, aux municipales. […] La crise du NPA atteint un tel point que son existence est remise en question », s’inquiète la motion de la majorité. […]