L’ignorance de l’Histoire est un fléau sans frontières. Vendredi 17 juillet, une ancienne statue de Bouddha a été vandalisée à Takht Bahi, dans le district de Mardan au nord du Pakistan. Jugée comme étant «non islamique», la statue a été détruite par des ouvriers creusant les fondations d’une maison d’après Archeology News Network .
Une vidéo des faits, devenue virale notamment en Inde, a été mise en ligne dès le lendemain. Elle montre un homme brisant la statue avec une masse ainsi que d’autres hommes exprimant leur approbation. Selon certains médias pakistanais, un entrepreneur local et cinq autres personnes ont été arrêtés.
Après enquête, les restes de la statue ont été récupérés afin d’évaluer leur valeur archéologique. D’après Abdus Samad Khan, chef du département d’archéologie de la province de Khyber Pakhtunkhwa, la statue de Bouddha vandalisée a 1700 ans. La relique appartient à la civilisation historique du Gandhara, ancien nom de la province pakistanaise de Khyber Pakhtunkhwa, qui englobait la région du nord-ouest du Pakistan. Vénéré par les bouddhistes, l’endroit est considéré comme un site régional important de la civilisation bouddhiste.
Cet incident a eu un écho national concernant la protection des croyances d’autrui. Si la Constitution du Pakistan fait de l’islam la religion d’État, elle dispose néanmoins que tous les citoyens ont le droit de professer, de pratiquer et de propager leur religion sous réserve de la loi, de l’ordre public et de la moralité. De nombreux militants et dirigeants se sont prononcés sur cette destruction comme Samad Khan, qualifiant cet acte de «crime» et de «manque de respect pour la religion». […]