Ils seraient 41 000 sur le territoire français : les “mineurs non accompagnés”, dont la prise en charge coûte 2 milliards d’euros par an aux collectivités, sombrent souvent dans la délinquance, complices de l’ensauvagement de la société. Pierre Vermeren, historien des sociétés arabo-berbères contemporaines, autopsie une bombe à retardement.
C’est un problème dans toute l’Europe occidentale, depuis la crise migratoire de 2015. […] La majorité de ces migrants mineurs viennent d’Afrique de l’Ouest, mais le nombre de Marocains et d’Algériens s’accroît depuis 2017. La crise sociale pousse les Etats du Maghreb à fermer les yeux. […]
Effectivement, l’UE a fini par se rendre compte qu’elle avait des milliers de jeunes Marocains chez elle, et qu’il faudrait donc que le Maroc, qui a suivi le modèle de la Turquie, reprenne sa frontière en mains. L’Allemagne a calmé le jeu en donnant beaucoup d’argent aux Turcs, les Italiens aussi, en signant un chèque aux autorités de Tripoli. Quant aux Marocains, ils ont donc reçu environ 200 millions d’euros pour contrôler leur frontière. Désormais, ils contrôlent davantage les subsahariens, mais on constate que les flux de mineurs Marocains voire Algériens se poursuivent, crises sociales obligent. Nous pourrions n’être qu’au début de cette histoire, compte tenu de la situation sociale, avec la Covid-19, qui est catastrophique au Maghreb. L’effondrement des sources de financement y est très problématique. On va en entendre parler dans les années qui viennent. […]