Le président de la Haute Assemblée, Gérard Larcher, 70 ans, dont quarante et un de vie politique, va sillonner la France cet été pour préserver sa confortable majorité. Il fera campagne auprès de ceux, de droite et du centre, qui se revendiquent de lui.
Sa candidature à la présidence du Sénat n’est pas une surprise. Sa réélection à l’automne devrait être une formalité. Elu à la présidence de la Haute Assemblée la première fois en 2008, il fut battu trois ans plus tard par un socialiste.
Tenace, l’ancien maire de Rambouillet reviendra par la grande porte en 2014 et sera réélu haut la main en 2017. Depuis, le troisième personnage de l’Etat incarne l’opposition institutionnelle à Macron. Une opposition tout en rondeur, à la fois ferme et feutrée. Car l’ancien vétérinaire, figure haute en couleur du Sénat, occupe le rôle d’opposant tout en redonnant ses lettres de noblesse à la deuxième chambre du Parlement. De la commission d’enquête sur l’affaire Benalla à la bataille sur la réforme constitutionnelle, les sénateurs ont donné du fil à retordre à l’exécutif.
D’ici au 27 septembre, date du renouvellement de la moitié des sénateurs, la campagne auprès des élus locaux va battre son plein. «Cela devrait rester stable», estime Larcher. Les équilibres politiques pourraient en réalité bouger. Les Républicains jouent gros. Ils remettent en jeu 79 sièges (ils en ont 144 sur 348) et risquent de perdre du terrain au profit de l’Union centriste (25 sièges renouvelables). La droite devrait pâtir de ses divisions, même si elle a réglé les cas sensibles des Bouches-du-Rhône […]