06/08/20
Le 4 août, 79 jeunes réfugiés venus d’Afrique de l’Ouest (Côte d’Ivoire, Guinée, Mali et Bénin) étaient évacués de leur campement du square parisien Jules-Ferry par les policiers ; leur avenir suscite des tensions entre la Ville et l’Etat.
A 15 heures, la température sous la verrière du gymnase est déjà très élevée, avant même la canicule annoncée les jours suivant : «J’ai l’œil rivé sur la météo, j’ai prévu des frigos, de l’eau fraîche, des fruits et des brumisateurs, rassure Kamel Dif, responsable du pôle Urgences de l’association Alteralia, mandatée par l’Etat pour encadrer ces jeunes. Nous sommes là pour les aider, les nourrir, leur fournir ce dont ils ont besoin; des tickets de métro, des jetons pour la laverie d’en face, mais aussi des médicaments… Le pire, c’est le désœuvrement : puisque nous sommes dans une salle de sports, demain arrivent les ballons de basket. » La venue d’une équipe médicale et des tests Covid sont programmés.
«On est en sécurité, ici, mais on ne sait pas trop ce qu’on va devenir», explique l’un des hébergés, d’origine malienne qui, comme ses compagnons d’infortune, veut garder l’anonymat. « Tout ce qu’on souhaite c’est aller à l’école, apprendre à lire, à écrire et s’installer ici, en France, résume son voisin ivoirien. Ce n’est pas Paris qui nous intéresse, nous sommes prêts à aller partout en France, même à être séparés après avoir galéré ensemble.» Un jeune Guinéen suit déjà, grâce à l’association Droit à l’école, des cours de français et de mathématiques et a repéré une formation en CAP de technicien de maintenance d’équipement industriel, dans un lycée d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) qu’il aimerait rejoindre dès la rentrée. […]
04/08/20
Soixante-douze migrants ont été évacués d’un campement installé depuis un mois en plein centre de Paris, a constaté, mardi 4 août au matin, un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP). Evalués majeurs par plusieurs départements d’Ile-de-France, eux contestent cette décision, assurent être mineurs et se retrouvent dans une « impasse » le temps de leur recours, selon les associations Utopia 56, Comede et Médecins sans frontières (MSF), qui leur viennent en aide.
Accompagnés dans des bus par des agents de la préfecture d’Ile-de-France et de la Mairie de Paris, sous le regard de quelques policiers en retrait, ils ont été conduits vers un gymnase du XIe arrondissement, selon la préfecture. Celle-ci précise, par ailleurs, que sept jeunes filles ont également été mises à l’abri dans des hôtels sociaux. […]
Plusieurs associations militent pour qu’ils soient considérés comme mineurs et pris en charge comme des enfants en danger le temps du processus judiciaire de leur recours, qui peut durer entre six et dix-huit mois. […]