Des jeunes qui n’ont pas appris à s’informer en ligne ? Des retraités qui peinent à naviguer sur les réseaux sociaux ? Des personnes peu diplômées et qui lisent peu la presse traditionnelle ? Les lecteurs des sites qui diffusent de fausses informations ne sont pas forcément ceux que l’on croit. Les plus grands consommateurs de sites d’information peu fiables en France ont plutôt autour de 30 à 50 ans, selon des données issues des enquêtes Médiamétrie.
Pour cela, nous sommes partis de la liste des sources jugées les moins fiables dans le Décodex, notre outil d’aide à la vérification d’informations, que nous avons croisées avec les données de mesure d’audience, réalisées par l’institut Médiamétrie. L’enquête a été réalisée pour le mois d’avril 2020, en plein confinement lié à la pandémie de Covid-19. Une période marquée par un fort intérêt pour l’actualité et un vrai besoin d’informations, mais aussi par la circulation de théories douteuses sur la pandémie et ses conséquences. […]
Autre point intéressant : les classes sociales les plus favorisées ne sont pas vaccinées contre la désinformation, loin s’en faut. Les cadres, dirigeants, professions libérales, enseignants… qui sont des profils identifiés par Médiamétrie comme relevant des catégories socioprofessionnelles supérieures (CSP +), sont nombreux à lire les sites traditionnels, mais ils sont surtout plus nombreux que les autres catégories dans le lectorat des sources « rouge » et « orange ». Leur profil de consultation des sites d’information n’est, finalement, pas très différent de ce qu’on observe parmi les catégories sociales moins privilégiées (CSP –). […]