12/08/2020
Deux des jeunes concernés par l’altercation d’origine ont souhaité apporter leur version des faits, soutenus notamment par Yeter, la maman de l’un d’entre eux qui se révolte : « Ils sont les victimes et passent pour des agresseurs ! ». Ils se prénomment Ahmet et Bekir et ont respectivement 16 et 15 ans. Samedi 8 août au soir, date du fait divers, ils se promènent « avec un groupe de copains » autour du petit étang de Choisel.
On était six en tout. On rigolait en marchant et quand on est passé près des deux hommes, ils ont commencé à nous dire qu’on faisait trop de bruit, en nous insultant, nous traitant de « bande de chiens »… Les deux adolescents racontent que les hommes avaient chacun une bouteille en main et étaient ivres. « On leur a demandé : c’est quoi le problème ? Et ils ont continué à nous insulter ».
L’un des types est venu vers nous et a cassé sa bouteille sur la tête de Bekir ! Il a aussi dit : « Je sors de prison, j’ai un 9 mm, je vais vous tuer ! (…) Les deux hommes ont couru sur moi et le costaud m’a mis une droite. Son pote m’a explosé l’autre bouteille dans la figure et je suis tombé par terre. »
Un autre copain du groupe d’adolescents revient l’aider et suite à cela, Ahmet dit ne plus rien se rappeler. « Je me souviens seulement m’être retrouvé à l’hôpital ».
Yeter, la maman de Bekir et tante d’Ahmet : va “déposer une main courante contre eux et demander des dommages et intérêts.”
Quant à la suite des événements, qui a vu l’incursion violente d’une bande organisée chez les Rémy, le saccage de leur maison ainsi que le passage à tabac de Gildas, Yeter ne veut pas en entendre parler : « Ça n’a rien à voir avec notre histoire ! C’est à eux de venir s’excuser. Je peux retirer ma plainte s’ils retirent la leur. Après, c’est au maire Alain Hunault de faire son travail, de trouver la solution. »
11/08/2020
Désireux de prendre un peu l’air frais du soir, Gildas et un ami partent se promener vers les bords de l’un des étangs de Choisel à quelques dizaines de mètres de là. « On s’était assis sur un banc et tout à coup, un petit groupe de 7 ou 8 jeunes est passé devant nous. Ils avaient l’air ivres et ils faisaient beaucoup de bruit », relate Gildas. « Je pense qu’ils venaient d’une fête qu’il y avait tout près. Je leur ai demandé poliment de baisser d’un ton en leur expliquant que c’était un quartier calme… Ils se sont tout de suite mis à nous insulter et à nous menacer. Ils disaient : « On est de la Ville aux roses, c’est nous qui faisons la loi ! J’ai un 9 mm. Je vais prévenir mes parents et ils vont venir te casser la gueule ».
Gildas est pris à partie à côté de son véhicule, stationné devant le garage. “Ça a duré environ 10 minutes. Ils m’ont cassé des dents et le nez. Il reste même du sang encore sur la portière de ma voiture et ailleurs.” Enragés, les agresseurs forcent les différentes portes d’entrée de la maison. « Il y en a même qui sont entrés par la fenêtre de l’étage ! », décrit Nadine, effarée. Ils renversent tout ce qu’ils peuvent, cassent la télévision, la machine à coudre de la maîtresse de maison et bien d’autres choses encore.
(…) Les voisins, alertés par le tapage, appellent les secours.
Les pompiers sont arrivés les premiers mais se sont garés à l’autre bout de la rue, pour éviter de se faire caillasser.
Les gendarmes, qui débarquent peu après, disent aux Rémy qu’ils « n’ont jamais vu autant de violence », relate encore Gildas. (…)
Le trentenaire, blessé et en état de choc, est évacué à l’hôpital de Châteaubriant. Mais le cauchemar n’est pas encore fini ! Une partie des agresseurs se retrouve à l’hôpital pour, selon les Rémy, poursuivre l’intimidation. Nadine, qui a pu partir le rejoindre à l’hôpital, raconte :
“Leur chef est rentré dans la salle d’attente – sans masque – et a ouvert plusieurs portes pour essayer de trouver mon fils. Les gens de l’hôpital nous ont finalement fait sortir par les sous-sols, pour éviter qu’on tombe sur ceux qui attendaient à l’extérieur.”
Contacté, le service des Urgences de Châteaubriant se refuse à tout commentaire sur d’éventuels incidents en son sein ou à ses abords…